Janvier 2023, rencontre avec l’éditrice Astrid Bargeton : les métiers du livre présentés aux étudiant.e.s d’hypokhâgne et de khâgne

Ce jeudi 26 janvier 2023, l’éditrice Astrid Bargeton est venue en classe d’hypokhâgne présenter aux jeunes littéraires les métiers du livre. C’était l’occasion pour les hypokhâgneux – et quelques khâgneux ! – d’en apprendre plus au sujet d’un milieu dans lequel se destinent certainement quelques-uns d’entre eux.

Astrid Bargeton est donc éditrice, spécialisée dans l’édition de livres d’art, pour le compte de la prestigieuse maison d’édition Gallimard. Prestigieuse pour plusieurs raisons : il s’agit de la première maison d’édition française indépendante en terme de chiffres et elle peut se vanter d’avoir été fondée à partir de la Nouvelle revue française en 1911, revue littéraire ô combien présente dans le paysage littéraire du temps d’André Gide et de Marcel Proust. Gallimard a publié plus de 9000 auteurs au total et compte 40 000 livres dans ses fonds, comme A La Recherche du temps perdu de Marcel Proust ou encore l’œuvre complète d’André Malraux.

Astrid Bargeton a décrit les atouts et limites des métiers du livre, avec professionnalisme et passion. Un livre n’est pas qu’un assemblage de mots et d’images, c’est aussi un produit en vente. Tout compte dans la réalisation d’un livre, de l’écriture au choix de la couverture. Publier un livre est un long processus qui implique autant la lecture par l’éditeur qui a été destinataire du manuscrit que celle par le comité de lecture au cas où ce manuscrit plairait à l’éditeur. Publier un livre nécessite ainsi la validation de la majorité du comité, ce qui n’est pas le plus simple à recueillir.

Les élèves ont aussi eu leurs instants de gloire en participant aux activités proposées par Astrid Bargeton et la professeure d’anglais d’hypokhâgne Sophie Mathieu. Un texte du photographe franco-sénégalais Alun Be a été corrigé et des couvertures d’un livre d’exposition ont été stylisées.

Le livre d’exposition, c’est avant tout un livre d’art : justement, Astrid Bargeton en est spécialiste ! Elle a donc pu expliquer les tenants et aboutissants du livre d’art, notamment dans le cadre de la promotion d’une exposition. Le livre d’art est un livre illustré qui demande toujours à ce que plusieurs personnes y travaillent. Bien entendu, il reste un objet littéraire : l’auteur turc Orhan Pamuk a demandé aux éditeurs français de publier ses carnets de dessins accompagnés de ses textes, par exemple.

Les élèves ont donc pu s’amuser par groupe à réaliser des couvertures de livres pour l’exposition “Ex Africa” du quai Branly qui date de l’année 2021. Certains ont fait le choix d’une couverture épurée, d’autres le choix d’une couverture colorée. Tous ces choix sont aussi acceptables que justifiables : on ne choisit pas vraiment “au feeling” !

Par conséquent, l’art de la couverture est à visée commerciale. Une ambiance caractéristique de l’exposition nécessite un temps de réflexion, plusieurs artistes et plusieurs décisionnaires, afin d’avoir un livre d’exposition reflétant dès le premier regard tout l’esprit de l’art concerné par l’exposition.

En définitive, la venue d’Astrid Bargeton aura été fructueuse pour avoir éveillé ou confirmé chez les hypokhâgneux et les deux khâgneux présents un intérêt pour l’édition voire pour l’écriture. Merci à Sophie Mathieu, professeure d’anglais en hypokhâgne, Sarah Boudant-Desmariaux, professeure de lettres en hypokhâgne et, tout naturellement, à Astrid Bargeton, éditrice pour Gallimard qu’on sera ravi de revoir dans nos salles de classes préparatoires littéraires !

Adam Hasseni-Harcha, étudiant en khâgne