Khâgne février 2022 : conférence de Hugo Rochard sur métropoles et environnement aux Etats-Unis

DES POLITIQUES ENVIRONNEMENTALES À L’ENVIRONMENTAL STEWARDSHIP CITOYEN DANS LES MÉTROPOLES ÉTATS-UNIENNES

 

Dans le cadre de notre question de géographie en khâgne portant sur les États-Unis, nous avons eu la chance ce lundi 7 février 2022 de recevoir au lycée Jeanne d’Albret Hugo Rochard. Ancien élève de khâgne, il est actuellement en train de préparer sa thèse qui cherche à allier environnement et urbanisme.

Après nous avoir évoqué les différents paradoxes des États-Unis et après nous avoir exposé l’ensemble des dynamiques politiques, sociales et environnementales, il a orienté son intervention autour d’une question centrale : comment s’articulent les politiques urbaines et les actions locales d’environnemental stewarship dans le contexte métropolitain des États-Unis ?

Agir à l’échelle des villes représente un enjeu majeur. Il nous a monté l’importance de la politique du stewardship qui consiste à engager des pratiques vertueuses et favorables à l’environnement. Elle a pour but de créer une végétalisation urbaine qui tente de réduire ces îlots de chaleur. A New-York, par exemple, le NYC Restoration project et Millions Trees NYC ont planté un million d’arbres entre 2007 et 2017.

L’organisation de cette politique nécessite une construction institutionnelle forte à travers des programmes municipaux pour mettre en place un environnementalisme civique. Cela donne l’opportunité à chaque citoyen.ne de s’investir dans la protection de l’environnement en ville. La politique Adopt a tree permet aux habitant.e.s de planter, d’entretenir et de s’éduquer aux bonnes pratiques de soin du vivant.

Face aux limites que peuvent rencontrer les politiques municipales, comme des crises budgétaires ou encore la diminution des effectifs, des « civic innovations » émergent pour les soutenir. Afin de donner davantage des capacités d’action aux habitant.e.s, des ateliers de plantation, des cours de jardinage ou encore des associations pour améliorer les infrastructures des parcs sont créées. L’exemple de Van Cortlandt Park Alliance illustre cette idée. C’est le troisième plus grand parc de la ville de New-York qui cherche à élaborer des projets de restauration écologique comme Daylighting Tibbetts brook ou encore The forest restoration program.

Les parcs ne sont donc pas seulement des espaces à « faire nettoyer » ; ils représentent un enjeu écologique majeur au cœur des villes. C’est l’espace où il faut engager une biodiversité locale à l’aide d’acteurs divers, à toutes les échelles.

Cette intervention a été pour nous une manière de nous confronter au monde réel, celui parfois qui nous fait sentir à côté de nous-mêmes, qui nous fait douter. C’est tellement difficile d’être cohérent en permanence, de se tenir droit, d’incarner tout ce qu’on dit, et tout ce qu’on souhaite défendre. Pourtant, c’est devant nous qu’Hugo est parvenu à nous expliquer son ambition à travers sa recherche et son positionnement comme géographe.

En khâgne, nous passons notre temps à nous prendre de plein fouet nos contradictions, et à tenter de les accepter, de les tempérer et de les comprendre pour avancer. La khâgne nous forge, nous fait grandir et nous permet de nous surpasser. C’est pourquoi nous voulions remercier une nouvelle fois Hugo Rochard d’avoir fait le déplacement et d’être revenu au lycée Jeanne d’Albret, huit années après l’avoir brillamment quitté, avec une sous-admissibilité au concours de l’École Normale Supérieure de Lyon en 2014. Ces huit années ont été riches et ont fait basculé Hugo du rang d’élève à celui d’intervenant, voire de professeur. En effet, après une troisième année de licence en géographie à l’Université Paris X Nanterre, un Master 1 en Géographie de l’Environnement, et un Master 2 BIOTERRE (Biodiversité, Territoire, Environnement), Hugo est actuellement doctorant à l’Université de Paris, avec une thèse de doctorat portant sur la gestion et la prise en charge de la biodiversité et de la nature urbaine, notamment en France et aux États-Unis. Il souhaite devenir maître de conférences. Que de chemin parcouru depuis 2014 ! Hugo est l’un des exemples de la pluridisciplinarité des études après la khâgne ! Il est également un exemple pour nous.

Emma Boissau, Mathilde Hurtu et Pierrick Thibault, étudiant.e.s en khâgne